Faire passer l’entrepreneuriat social de la marge à la norme

Sommaire

 

Après le Baromètre de la Microfinance, la plateforme de réflexion et de mobilisation publie une nouvelle étude sur la perception de l’entrepreneuriat social en France et les nouvelles tendances du secteur. Perçus comme des acteurs innovants pour répondre aux nouveaux enjeux de société, les entrepreneurs sociaux s’associent de plus en plus aux entreprises classiques dans des logiques de collaboration et moins de mécénat.

 

Une étude annuelle a exploré la perception de l’entrepreneuriat social en France et les perspectives de changement d’échelle des entrepreneurs sociaux.

 

Les enseignements

 

Les entrepreneurs sociaux sont perçus comme les acteurs les plus innovants pour répondre aux nouveaux enjeux de société

 

L’entrepreneuriat social consiste à créer une activité économique viable pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux. Pour la première fois depuis le lancement du baromètre en 2010, le changement climatique apparaît comme l’enjeu sociétal prioritaire, devant la pauvreté, la cohésion sociale et le chômage.

 

Si la perception de l’utilité des entrepreneurs sociaux est en légère baisse depuis l’année dernière (68% en 2018 contre 73 % en 2017), le grand public les considère pour la première fois comme les acteurs les plus innovants dans la réponse aux enjeux de société, ex æquo avec la société civile, mais devant les institutions publiques et les entreprises traditionnelles.

 

Les partenariats avec les entreprises classiques suivent de plus en plus des logiques de collaboration plutôt que de mécénat

 

Les entre­preneurs sociaux développent de plus en plus de modèles économiques hybrides et basés sur les partenariats : 85 % des entrepreneurs sociaux collaborent avec des entreprises classiques et 91% considèrent cette collaboration comme étant positive. En revanche, les relations avec les institutions publiques enregistrent une baisse importante en 2018 passant de 81% à 66%.

 

Les entrepreneurs sociaux attendent de la part de leurs partenaires davantage de synergies, à travers la co-conception de nouveaux produits et services ainsi que l’échange de compétences. Ils sont moins à la recherche d’un partenariat sous forme de mécénat.

 

En dépit des obstacles financiers, les entrepreneurs sociaux restent optimistes et le secteur demeurent très attractifs auprès des jeunes

 

Malgré le développement de modèles économiques innovants, seuls 22% des entrepreneurs sociaux déclarent tirer plus de 50% de leurs revenus des recettes de leur activité. Les entrepreneurs sociaux identifient comme frein à leur développement :

  • le manque de moyens financiers (43%) ;
  • le manque de partenariats avec les entreprises (29%) ;
  • le manque de reconnaissance (19%) ;
  • la difficulté à recruter des personnes qualifiées (16%)

 

Le secteur reste cependant très attractif auprès des jeunes : 50% des 18- 24 ans se déclarent attirés par le secteur pour y travailler en tant que salarié, et 43% pour y lancer une activité propre.

 

Par ailleurs, 9 entrepreneurs sociaux sur 10 estiment que les perspectives de développement de l’entrepreneuriat social en France sont bonnes, favorisées par French impact et la réflexion sur le rôle de l’entreprise au sein de la société avec la loi PACTE. Ces initiatives seront peut-être l’occasion de mieux faire connaître du grand public le terme « entrepreneuriat social », connu par seulement 38% des enquêtés du baromètre, alors que 68% du grand public a déjà entendu parler de l’économie sociale et solidaire (ESS).